Certains me connaissent comme prêtre beaucoup comme compagnon de route et homme de Foi. Si j’ai été ordonné prêtre seulement en 2013, ma vocation a commencé à prendre forme quand j’avais 16-17 ans. A l’époque, en recherche de valeurs essentielles, j’ai connu au sein de ma paroisse un groupe de jeunes qui se retrouvaient pour prier et grandir à l’écoute de la Parole. La découverte de la présence de Dieu dans ma vie a déclenché en moi une joie profonde et une envie de partager la joie de croire. Je me vois encore arpenter les rues de mon village, à vélo, pour interpeller les parents des jeunes enfants afin qu’ils les inscrivent au KT.

Plus le désir de partager la Bonne Nouvelle grandissait en moi, plus je me rendais compte de la distance qui existait entre l’Église institutionnelle et les gens que l’on rencontre dans la rue. Comment faire comprendre que le salut est pour tous ? C’est à ce moment, vers l’âge de 20 ans, que j’ai rencontré des membres de la Mission Ouvrière saint Pierre et Paul. Pierre représente pour nous, la fidélité à l’Église, et Paul un modèle d’apostolat : annoncer à temps et contre temps la Bonne Nouvelle en travaillant de ses mains pour n’être à charge de personne. Un mois après, je décidais de me lancer dans l’aventure. J’étais loin d’imaginer toutes les grâces que j’allais recevoir jour après jour. La grâce de voyager, de pouvoir connaître et partager différentes cultures et différentes réalités d’Églises. J’ai vécu dans des petites équipes, constituées de frères de différents pays, en Italie, en France (Toulouse, Troyes, Noisy-le-Sec…), au Canada, deux ans dans les favelas au Brésil, sept ans à Fribourg pour suivre les études (deux ans à l’école de la Foi, fondée par Jacques LOEW en 1969 pour former des évangélisateurs, et cinq ans pour obtenir une licence à la faculté de théologie).

J’ai rejoint une équipe à Berlin pendant cinq ans. En 2001, je suis arrivé à Bazoches-les-Gallerandes avec le projet faire connaître la Bonne Nouvelle en tenant un stand de bibles, de livres, d’icônes sur les marchés pour créer des contacts. Expérience fort intéressante mais n’arrivant pas à subvenir à mes besoins, je suis allé travailler chez Maury imprimeur à Manchecourt. Là, je retrouvais des ouvriers loin de l’Église. En invitant les collègues de travail à partager la Parole ou à des rencontres sur différents sujets concernant la Foi, la Maison de l’Évangile a pris forme.

En 2013 ordonné prêtre, tout en continuant à travailler, j’avais en charge 16 villages puis en 2016, les 33 qui composent les deux groupements du centre Beauce quand j’ai arrêté mon travail à l’usine.

Après une quarantaine d’années d’apostolat, je pense que l’Église doit sortir de ses sacristies. Nos communautés sont encore plus préoccupées de célébrer que d’annoncer la bonne nouvelle. Elles doivent apprendre à reconnaitre l’action de l’Esprit Saint chez le nombre toujours plus grandissant de personnes en recherche de vérité et du bonheur.

GDO